Référence iconographique : « Olympia » (1863) d’Edouard Manet. On devine le serviteur d’Olympia, sur sa droite, lui présentant une fleur verte.
Commentaire de Musa : « Le visage de Ben Laden sur le corps d’Olympia provient d’un tissu acheté dans un marché populaire de Nairobi, que m’a rapporté une amie. Ben Laden n’est pas vu de la même manière partout dans le monde. Dans ce marché du Kenya comme dans d’autres marchés du monde musulman, Ben Laden est une icône d’un héros populaire. Dans le titre « Yes I can », j’ai écrit « I can » en transcription arabe.”
Oussama Ben Laden est une figure que l’on retrouve dans plusieurs œuvres de Hassan Musa : « Je fais un raccourci entre l’histoire de l’art et le monde actuel. C’est un travail sur les icônes de l’histoire, notamment modernes. Je pose la question : d’où sort Ben Laden ? C’est en fait un scandale américain. Ils l’ont fabriqué, c’est une sorte de Frankenstein ! On l’a armé pour qu’il fasse la guerre contre le grand méchant loup de l’époque, qu’il a gagnée, et après il s’est retourné contre ses fabricants. Ce qui m’intéressait, c’est que Ben Laden est avant tout une figure américaine. Il sort de la logique américaine qui veut gérer le monde. Donc, je l’ai construit dans ce sens-là. »
C’est aussi en tant que mythe américain que Hassan Musa introduit la figure de Ben Laden. Il est intéressant de remarquer aussi que les icônes émergent souvent en l’absence du corps et que c’est cette absence qui construit le mythe (cf. Le christ au tombeau, Che Guevara dont le corps n’a été retrouvé que très récemment, etc.). Il en est de même pour Ben Laden dont le corps est absent en permanence et qui n’apparaît que par support numérique interposé. Le lien entre la peinture, le corps et le mythe est d’autant plus éclatant dans l’œuvre.
En bas à droite, le logo jaune et noir est l’emblème de l’Organisation de Femmes Angolaises (Organização da Mulher Angolana, OMA), organisme important dans les luttes pour l’indépendance de l’Angola.
References of the iconography : “ Olympia “ (1863) from Edouard Manet. We make out the servant of Olympia on her right, he is giving her a green flower.
Commentary from Musa : “The face of Ben Laden on the body of Olympia comes from a fabric bought on a popular market at Nairobi and brought back by a friend. Ben Laden is not seen in the same way everywhere in the world. In this market in Kenya alike in other market in the muslim world, Ben Laden is a popular hero. In the title “Yes I can”, I wrote “I can” in Arabic transcription.
Oussama Ben Laden is a person that we can see in several work of Musa : “I make a shortcut between art history and actual world. It is a work about history icone and also modern icone. I ask the question : “Where comes Ben Laden from ? “ In reality it is an American creation, a kind of Frankenstein! We armed him to fight against the big nasty wolf of the time, he won, and after he turned on his allies. What interested me, it is that Ben Laden is mainly an American figure. He gets out from the American logic which want to controle the world. So I built in that way.”
That is also as an American myth that Musa introduce Ben Laden. It is interessant to notice that icone often emerge with the abscence of body and that abscence built the myth. (The Christ in his tomb, Che Guevara whose body has been found recently ect). It is the same for Ben Laden whose body is missing and which appear only on interposed numerical support. So the link between painting, body and myth is more brightening in the work.
At the bottom on the right, the yellow and black logo is the emblem of the Angolan Woman Organisation (Organização da Mulher Angolana, OMA). It is an importan organism for the struggle about the Angola independance.